Avec le temps les témoins disparaissent.
Un jour viendra où même les témoins des témoins auront disparu.
Lazare Ponticelli, l’ultime poilu dont la vie a chevauché trois siècles est mort en 2008 et la France reconnaissante lui a offert des obsèques nationales.
Avec sa disparition, la Grande Guerre est entrée dans la mémoire collective et dans l’Histoire.
Souvenez-vous, justement !
Ce devait être la « Der des Ders » avec ses 9 millions de morts au combat dont 1 millions et demi de soldats français parmi lesquels 1/3 n’ont jamais été identifiés.
Et puis le second conflit mondial est arrivé, encore plus meurtrier.
Quelques 100 ans plus tard la guerre est toujours là, en Syrie, en Libye, en Irak, au Yémen ou il n’y a pas si longtemps dans les Balkans ou en Ukraine. La guerre et ses millions de réfugiés, fuyants les zones de combat. Comme tant d’autres avant eux.
L’Histoire tend à se répéter et la mémoire nous enseigne que la paix est fragile.
Le 11 novembre n’est pas seulement la commémoration de l’Armistice de 1918, c’est aussi une journée d’hommage à tous ceux et toutes celles qui sont morts pour la France.
C’est pourquoi, sur le monument de Jean-Baptiste Say inauguré en 1921, ont plus tard été gravés les noms des 222 professeurs, répétiteurs, fonctionnaires et anciens élèves tombés durant les deux conflits mondiaux.
Se souvenir des disparus c’est faire en sorte que ceux-ci ne meurent pas une seconde fois, mais aussi comprendre le présent et préparer le futur.
Plus modestement, cette cérémonie du 11 novembre est pour nous à Jean-Baptiste Say, un moment, un repère, un élément clé qui fixe notre communauté et, espérons-le, nous rend plus solidaires.
Alix Etournaud